Le commencement

Se lancer à la conquête du monde seul et à vélo ne s'est pas fait du jour au lendemain, enfin presque.

Tout commence en Mars 2019.

Je suis en alternance pour une multinationale à la Défense et en dernière année de master. Après sept années universitaires rythmées par des rencontres, des projets, des voyages, des stages et toutes exigences et contraintes imposées par les écoles. Mon cycle de vie d'étudiant prend fin. Une opportunité formidable s'offre à moi : celle de choisir mon avenir. 

Deux options : trouver un job qui me plaît ou me lancer dans un voyage.

Je choisis la deuxième option. Conscient de la chance incroyable que j'ai, celle d'être français dans un monde où ce passeport est un vrai passedroit. 

Un lointain rêve de gosse né des cours d'Histoire au collège va resurgir : Prendre le rocambolesque TRANSSIBÉRIEN.  Ce train me fascine autant qu’il m’effraie. Il traverse la Russie et une bonne partie du monde sur plus de 9 000 km et 7 fuseaux horaires. 

Ce rêve de gosse se transforme alors en projet. Et qui dit projet dit plan d’action. Comment aller en Russie ? Aller jusqu’à Vladivostok mais après ? Que pourrais-je faire autour de ce projet ? 

Comme toujours, j'en parle à ma famille, jamais réticente, toujours vigilante. Leur en parler me permet de me confronter aux différents obstacles. Plus ils sont nombreux et plus ça me passionne et me transcende. 

Je crée mon itinéraire. J'irai à Moscou en stop puis je prendrai le transsibérien jusqu'à Vladivostok, et tant qu'à être à l'autre bout du monde j'irai en Nouvelle Zélande travailler mon anglais.  

Pour concrétiser tout cela, je m’empresse de réaliser mon visa Russe. Je passe par Action Visa et en 2 semaines et 109 euros, j'obtiens un transit touristique d'un mois. Je réalise également mon Working Holiday Visa pour la Nouvelle Zélande qui me permet de voyager et travailler durant un an. En 2 jours et 180 euros déboursés j'obtiens ce visa. 

En quelques jours, je suis passé du lointain rêve à un projet concret. Je commence à en parler autour de moi. La date est fixée, en Septembre 2019, je partirai pour une année de voyage.  

"Puis ma grande histoire avec le vélo m'est tombée dessus"

C’est une folle idée de mon frère Marcellin lors d'une réunion de famille au Croisic. En pleine partie de fléchette et après quelques godets, il m'expose l'idée de voyager à vélo pour rallier Moscou. Nous nous mettons à rêver, à fantasmer, à délirer quant à sa réalisation. Et le process est en marche : du rêve au projet.

De retour à Paris, le taux de gamma-gt redescendu mais le rêve toujours bien présent, on se lance dans les préparations. Marcellin va poser 8 jours. De mon côté j’abandonne l’idée du stop pour la bicyclette. 

On découvre que l'Europe regorge de sentiers cyclistes. On pointe Rotterdam, cette ville traversée par l’Eurovelo 2 (sentier cycliste européen s'étendant de Dublin à Moscou). On va commencer au Pays Bas, là où le cycliste est roi.

Il reste à s'équiper et se préparer.

Pour les équipements, direction Décathlon où je me procure un Btwin - le premier prix des vélos de voyage - , des accessoires et très rapidement je possède mon matériel pour me lancer dans l'aventure.

Quant à la préparation physique, n'étant pas cycliste du tout, je me mets à aller au travail en vélo. De Nation à la Défense, je traverse Paris d’Est en Ouest, découvre les joies du vélo et parcours 25 km chaque jour pendant 3 mois. On parfait notre préparation sur un Paris-Dieppe (200km) le long de l’Avenue Verte lors d'un week-end d'Août avec Marcellin pour tester notre matériel et nos corps. 

Le résultat c'est que je suis revenu à Paris complètement courbaturé. Certes rassuré par mes jambes qui m'ont permis de pédaler 200 km, ce qui me paraissait insurmontable il y a quelques mois, mais inquiet face aux milliers à venir. 

Les jours passent et le jour J approche, et comme lors d'une rentrée des classes ou un entretien d'embauche, j'ai la trouille ! Je prépare les au revoir. Je partage un gueuleton avec ma famille chez Papi et Mamie, et organise une journée avec tous mes amis à Paris.

20 Septembre, la date cochée il y a quelques mois est arrivée. Je quitte Drouges, mon village. J'embrasse ma soeur Jeanne-Hervig, mon papa et ma maman m'emmène en gare de Rennes. Nous partageons une dernière galette puis je me dirige le cœur serré vers les quais après un gros câlin.

Dans le train qui m'emmène rejoindre mon frère a Paris, je prends conscience que je suis au KM 0 du voyage. Une surdose d’excitation m’envahit. Une soif d'aventure qui me prend aux tripes et me fait réellement vibrer de bonheur. 

Six mois que je me projetais dans ce départ. 

J'y suis, c'est parti, l'aventure commence.

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