L’Allemagne d’Ouest en Est : Bonjour Berlin

GENAU, NATÜRLICH ! C'est avec ces deux mots que nous répétons à tue tête que nous parcourons nos premiers kilomètres en Allemagne.

En quittant Lingen, nous nous enfonçons dans la campagne allemande. De longues lignes droites sur des pistes cyclables longeant la nationale.
Seule la traversée des villages aux maisonnettes en briques rouges nous changent de notre campagne drougeaise.

Pour m'occuper j'alterne entre de la musique et des podcasts. Petit coup de coeur avec le podcast "Dans la tête d'un coureur". Ecouter les histoires et exploits de différents sportifs me donne une motivation à pédaler. Après 117 km nous dormons à Sulingen dans un club de fitness. Étonnant endroit que de dormir au milieu des machines et des pousseurs de fontes.

Le matin sous un grand soleil, nous repartons vers l'Est. Nous faisons halte à Nienburg/Weser dans le restaurant “Hasbergscher Hof” le long de la Weser. Nous mangeons des spécialités allemandes : Schäufele & Sauerbraten. Ce sont des plats en viande (porc & boeuf) ayant longuement mijotés tel un bon boeuf bourguignon. Un super déjeuner pas loin d’en faire pâlir la gastronomie française !

Le ventre rempli, nous terminons les 102 km jusqu'à la ville de Celle. Nous sommes accueillis par nos premiers hôtes Warmshower (c'est la plateforme qui permet la mise en relation des cyclistes dans le monde entier) : Cusona et Manuel.

Nous échangeons sur le vélo, ce sont des vieux briscards des routes, spécialistes des mythiques cols du Tour de France. Ils n'ont rien à envier à notre Richard Virenque. Ils ont gravi le Tourmalet, le Galibier, l’Alpes d’Huez… Nous avons l'intime conviction en allant se coucher qu'un jour nous aussi, on se les fera ces cols français.

Au petit matin, Marcellin se réveille avec le genou en vrac. Il ne s'est pas remis de sa chute au Pays-Bas. Il doit abandonner le vélo. Il va rejoindre Berlin en train et je vais pédaler pour le rejoindre.

Sous la pluie, trempé, et sans mon frère je repars. Je me lance dans ces premières heures de voyage en solitaire. La solitude, je la redoute, mais je dois apprendre à la dompter. Après tout c'est aussi ce que je recherche. Cette folle sensation d’errer seul et librement dans le monde au rythme de mes envies et de mes désirs.

J’avale 117 km ce jour à travers champs et forêt pour arriver dans le village de Depekolk peuplé par seulement 70 habitants. Mes hôtes Tobias et Gabriele ont retapé une superbe bâtisse qui servait de hangar au parti communiste dans le siècle dernier pour stocker les vivres du village. L'architecture et la construction des villages d'Allemagne de l’Est sont marqués par l'organisation de l'ex-RDA.

Tobias m’explique la particularité d'avoir grandi en RDA dans un environnement russophone et de ses nombreuses privations. Le sentiment de libération qu'il a éprouvé après la chute du mur de Berlin et lors de la réunification allemande en 1990. Il avait 19 ans et il est parti en stop jusqu'en Ecosse. Ayant également voyagé en Ecosse, nous échangeons sur ce fabuleux pays. Tobias me dit revivre son aventure en me voyant. Quel plaisir de pouvoir raviver de bons souvenirs chez ces fantastiques personnes.

Le 26 Septembre, je ne suis plus très loin de Berlin.  Plus que deux étapes pour mon premier gros objectif. 

Lors de la première, je décide de rouler comme un forcené. Je passe par Widdenberger pour longer l’Elbe et profiter des routes cyclables. Je roule 135 km. Je crèche dans un camping à Rhinow empesté de moustiques. C'est le déluge durant la nuit, ma tente prend littéralement l'eau et au petit matin je tente de sécher mes affaires avec un sèche cheveux de fortune. Echec.

Je passe la dernière étape de 87 km trempé de la tête aux pieds mais la banane présente sur le visage. Les panneaux m'annonçant Berlin défilent au rythme des coups de pédales.

L'arrivée à Berlin est magique. Après 800 km et sous un torrent de pluie, ma première grande étape est validée. Je chante de bonheur. Quel plaisir d'arriver dans une capitale en vélo ! Marcellin m’attend et nous trinquons toute la nuit en compagnie de brésiliens et argentins.

Un week-end à Berlin pour couper le cordon fraternel.

Le Samedi matin, nous nous balladons dans Berlin. Halte dans le marché “Arminius Market Hall” pour un délicieux brunch. Puis nous marchons le long du Mur de Berlin où nous tentons de déchiffrer tous ces graffitis. Nous arpentons ensuite le quartier de Kreuzberg connu pour sa culture underground et son penchant alternatif. Avant d'aller manger un bon repas berlinois dans le restaurant “Max und Moritz”.

Le Dimanche matin, nous nous levons pour encourager les coureurs du marathon de Berlin aux bons souvenirs de notre marathon partagé en 2016. En fin de journée, nous rejoignons Charlotte, une copine de La Rochelle à Alexanderplatz pour profiter du mini Oktoberfest de Berlin. Nous terminons le week-end dans la Mercedes-Benz Arena pour un match de hockey sur glace entre Chicago et Berlin.

Super week end en compagnie de mon frère. Ces deux jours de repos me font un bien fou. Les batteries sont rechargées et je suis prêt à continuer la route vers l'Est.

À suivre. 

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